L’Allemagne, moteur traditionnel de l’économie européenne, traverse une période d’incertitude. Malgré une légère reprise de la croissance dans la zone euro, les dernières données économiques dévoilent, selon Christian Parisot des failles structurelles inquiétantes : compétitivité en recul, carnets de commandes déprimés, et consommation intérieure atone.
Après plusieurs trimestres de stagnation, la zone euro semble avoir dépassé le pire. Une croissance de 1,3 % au premier trimestre a dépassé les attentes, offrant un regain d’optimisme pour l’ensemble de l’économie européenne. Cependant, ce rebond ne masque pas les difficultés structurelles de l’Allemagne, la première économie de la zone.
Les récentes enquêtes IFO illustrent les défis complexes auxquels l’Allemagne est confrontée.
Climat des affaires : En mai, l’indice du climat des affaires s’est stabilisé à 89,3, légèrement inférieur aux attentes. Bien que les perspectives s’améliorent, la situation actuelle reste dégradée, notamment dans le secteur manufacturier, où les carnets de commandes continuent de se contracter.
Industrie : Le moral des industriels s’améliore grâce à la baisse des prix de l’énergie, mais l’absence de commandes solides fragilise la reprise.
Construction : Ce secteur montre une légère amélioration, mais demeure en territoire négatif.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’industrie allemande a subi un choc majeur avec la hausse des prix de l’énergie. Les secteurs gourmands en énergie, comme la chimie ou l’acier, peinent à redémarrer malgré la baisse des coûts énergétiques. Une enquête IFO révèle une compétitivité en berne, sans signe tangible de redressement.
Malgré une amélioration du pouvoir d’achat grâce à des hausses salariales supérieures à l’inflation, les ménages allemands continuent d’accroître leur épargne. Cette prudence pèse sur la consommation et limite la reprise des secteurs liés aux dépenses discrétionnaires.
Face à une reprise lente et fragile, la prudence reste de mise pour les investisseurs :
Les small & mid caps : Ces valeurs, bien qu’en retard, pourraient profiter d’une amélioration conjoncturelle. Une exposition mesurée est recommandée pour capturer un éventuel rattrapage.
Les secteurs cycliques : Certains secteurs pourraient bénéficier d’un regain d’optimisme, mais les fondamentaux fragiles incitent à la vigilance.
Bien que l’Allemagne montre quelques signes de stabilisation, les fondements économiques demeurent fragiles. Pour les investisseurs, la clé réside dans une allocation prudente et diversifiée, en privilégiant des secteurs ou des valeurs susceptibles de mieux résister aux aléas conjoncturels.