
Perdre de l’argent est l’une des choses les plus désagréables qui soient. C’est même particulièrement douloureux. Douloureux pour le porte-monnaie. Douloureux pour l’amour-propre. Pourtant, c’est ce qu’il advient si on laisse le biais de statu quo – cette tendance à préférer l’immobilisme – dicter notre attitude sur les marchés financiers.
Voyons comment…
L’une des pires erreurs que l’on puisse commettre en bourse n’est pas vraiment de surestimer le potentiel d’une action ou d’en sous-estimer les risques.
Non, la pire erreur est de ne rien faire quand les choses ne tournent pas comme nous le voudrions. C’est ce que l’on appelle le biais de statu quo, et si nous vous en parlons aujourd’hui, ce n’est pas par hasard. Les récentes déclarations de Donald Trump semblent avoir pris à contre-pied les investisseurs qui étaient restés installés dans leur vision euphorique de l’ère Trump 2.0. Or, aujourd’hui, ces mêmes investisseurs ne savent plus comment interpréter les agissements du président américain, et sont pris à contre-pied par le décrochage du S&P 500 et du Bitcoin, que la nouvelle administration américaine prétend pourtant ouvertement soutenir et ils ne font que subir la volatilité du moment.
C’est un phénomène extrêmement banal.
Il convient néanmoins de comprendre quels sont les mécanismes à l’œuvre derrière cette incapacité à réagir et ce qu’elle implique pour son portefeuille financier.
Savoir couper ses pertes
Les chercheurs Erik Sirri et Peter Tufano ont observé à la fin des années 1990 que les 20 % des fonds Actions qui avaient le mieux performé dans un passé assez récent étaient ceux qui attiraient davantage de flux de capitaux. Logique.
Dans le même temps, ils ont constaté que les 80 % des fonds qui sur la même période de temps avaient moins bien performé faisaient bien face à des sorties de capitaux. Logique aussi. Cependant, ces fonds n’enregistraient pas des sorties proportionnelles aux entrées des fonds performants.
Il y avait donc une asymétrie : les investisseurs mettaient davantage de temps à sortir des fonds sous-performants qu’à rentrer dans les fonds performants ; et ça, c’est moins logique. Cela veut dire que les investisseurs ont du mal à couper les positions peu performantes ou perdantes et se complaisent dans le statu quo lorsque leurs investissements ne leur donnent pas satisfaction.
D’autres études corroborent cette tendance.
En 1998 le chercheur Terrence Odean a étudié les opérations de trading de 10.000 investisseurs individuels. Bilan : les investisseurs vendaient 1,5 fois plus rapidement leurs titres gagnants que leurs titres perdants.
Une étude analogue a été réalisée en 2004 à Taïwan. La tendance à conserver les titres perdants plus longtemps que les titres gagnants s’y est révélée encore plus prononcée, puisque les investisseurs vendaient 2,5 fois plus rapidement leurs titres gagnants que leurs titres perdants. Le problème, comme le souligne Terrence Odean, est qu’en vendant les actions gagnantes et en conservant les positions perdantes, les investisseurs détruisent de la performance future. En effet, les titres perdants ont tendance à faire moins bien que le marché l’année suivante, et c’est l’inverse pour les titres gagnants qui ont en moyenne tendance à faire mieux que le reste de la bourse dans les 12 mois qui suivent. Ainsi, selon Odean, si les investisseurs avaient vendu les titres perdants et conservé une année de plus les titres gagnants, ils auraient engrangé une surperformance de 3,4 % par rapport au marché boursier, c’est-à-dire qu’ils auraient gagné 3,4 % de plus que l’indice. 3,4 % cela parait peu, mais en fait, c’est énorme quand on sait que la performance annuelle moyenne historique de la bourse américaine notamment, se situe autour de 8 %.
Mais pourquoi succombons-nous au biais de statu quo avec nos positions perdantes ?
L’une des explications est que couper une position perdante revient à prendre un nouveau risque, celui d’être déçu de voir l’action remonter après que nous l’avons vendue. Bref, c’est au fond une question d’égo. Je me suis trompé une première fois. Et si je me trompe une seconde fois, je suis vraiment une truffe. Résultat, j’attends, jusqu’à avoir potentiellement raison. Et la performance de mon portefeuille en souffre. C’est pourquoi vous devez lutter contre le biais de statu quo ! L’objectif d’un investisseur n’est pas d’avoir raison, mais de gagner, ou au moins de ne pas perdre.
Les périodes de forte volatilité, comme celle que nous traversons actuellement, doivent avant tout être perçues comme des appels à l’action pour votre portefeuille. Plutôt que d’adopter une posture passive face à l’incertitude, il est préférable d’envisager des stratégies telles que le lissage à la baisse, l’achat ou la vente, afin de tirer parti des opportunités du marché.
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