Bertrand Lamielle, Directeur de la gestion chez Portzamparc, partage ses perspectives sur les Bourses en ce début d’année 2025. De la performance des actions américaines à la répartition sectorielle en Europe, découvrez les grandes tendances et les stratégies d’investissement à considérer pour 2025.
Depuis deux années consécutives, les marchés américains affichent des croissances remarquables, avec des indices enregistrant des hausses de plus de 20 %. Bertrand Lamielle explique que cette performance repose avant tout sur une croissance solide des bénéfices par action, bien supérieure à celle observée en Europe. Ce résultat s’explique par la capacité des entreprises américaines à générer de la valeur ajoutée, soutenue par des secteurs porteurs comme la finance et la technologie.
Pourtant, des facteurs de vigilance subsistent, notamment l’impact potentiel de la politique de Donald Trump. La mise en place de tarifs douaniers et une réforme fiscale visant à baisser l’impôt sur les sociétés pourraient lourdement influencer la dynamique des marchés, en alternant entre soutiens et risques inflationnistes.
Cette invitation à la vigilance se heurte cependant à une statistique intéressante : dans six cas sur huit, après deux années de croissance des indices américains, une troisième année haussière a suivi. De plus, lorsque des corrections sont survenues, elles se sont limitées à des baisses modérées de l’ordre de 7 à 9 %. Cela invite à relativiser les craintes excessives tout en surveillant de près les signaux économiques et financiers.
Au cours de l’année 2024, le marché boursier a évolué vers une diffusion plus large des performances. Si 2023 était dominée par les « sept magnifiques » (Tesla, Nvidia, Apple, etc.), 2024 a vu des secteurs comme la communication ou des entreprises moins pondérées dans les indices tirer leur épingle du jeu. Bertrand Lamielle cite l’exemple de Publicis en France et de Abercrombie & Fitch aux États-Unis, qui ont surperformé malgré leur faible poids dans les indices respectifs.
Cette tendance à la diversification renforce l’intérêt d’investir dans des moyennes capitalisations, notamment en Europe, où les valorisations restent attractives et le potentiel d’appréciation attractif.
Bertrand Lamielle identifie plusieurs secteurs clés en Europe :
– Banque et assurance : ces secteurs continuent de profiter de marges d’intérêt élevées et d’un rendement attractif sur dividendes, malgré leur perception souvent négative. Par exemple, certaines banques italiennes et espagnoles, comme Unicredit, ont enregistré des performances remarquables.
– Défense et aérospatiale : avec des sociétés comme Airbus, Safran, et des acteurs de l’armement, ce secteur bénéficie de dépenses accrues dans un contexte géopolitique tendu.
– Industrie et transition énergétique : des entreprises comme Schneider Electric ou Prysmian profitent de l’accélération de la transition énergétique et de la demande croissante pour des infrastructures électriques intelligentes.
La technologie demeure une thématique centrale sur les marchés financiers, notamment autour de l’intelligence artificielle (IA). Toutefois, les performances sont contrastées. Si des acteurs comme Nvidia ou Broadcom restent en tête, le secteur des semi-conducteurs souffre des restrictions commerciales imposées à la Chine. Cela pousse à explorer d’autres segments, comme les services liés à l’IA (ex. : Accenture).
Du côté des utilities et de l’immobilier, ces secteurs restent fragilisés par les tensions sur les taux longs. Cependant, une stabilisation des taux pourrait redonner de l’élan à ces thématiques.
– Maintenir une exposition aux actions américaines, en ciblant les secteurs de la finance, de la technologie et des communications.
– Diversifier en Europe avec des secteurs porteurs comme la banque, l’assurance, la défense et l’énergie.
– Explorer les moyennes capitalisations européennes, souvent délaissées mais potentiellement prometteuses.