
Genmab est une entreprise biopharmaceutique danoise spécialisée dans le développement d’anticorps pour le traitement du cancer. Avec une capitalisation boursière de 95,1 milliards DKK et un modèle économique basé sur les redevances issues de ses licences, la société s’est imposée grâce à Darzalex, son traitement phare contre le myélome multiple. Le myélome multiple est un cancer qui prend naissance dans les plasmocytes, qui sont un type de globules blancs qui fabriquent des anticorps pour aider à combattre les infections.
Toutefois, la fin prochaine des brevets et les incertitudes autour du pipeline de Genmab posent des défis stratégiques majeurs.
Position dominante sur le marché des anticorps thérapeutiques :
Darzalex représente environ 65 % du chiffre d’affaires 2024 de Genmab.
Forte croissance des ventes de ses autres traitements, notamment Kesimpta (+49 % en 2024) et Tivdak (+41 %).
Modèle économique robuste :
Royalties générant environ 81 % des revenus en 2024.
Partenariats solides avec Janssen (Johnson & Johnson), Novartis, Pfizer et AbbVie.
Capacité d’innovation :
Plusieurs candidats en phase avancée, dont Hexabody-CD38, Epkinly et Tivdak, qui sont des thérapies utilisées principalement dans le traitement de certains types de cancers.
Acquisition récente de ProfoundBio pour renforcer le portefeuille en oncologie.
Situation financière solide :
Génération de cash significative, permettant de nouvelles acquisitions stratégiques.
Net cash position, minimisant le risque d’endettement.
Dépendance excessive à Darzalex :
Représente près de la moitié des actifs bruts de Genmab.
Perte potentielle de revenus avec l’expiration des brevets d’ici la fin des années 2020.
Perte de confiance des investisseurs :
Depuis 2022, l’action a perdu environ 55 % de sa valeur.
Ratio cours/bénéfice élevé par rapport à la moyenne du secteur entre 2014 et 2023 (49x), aujourd’hui redescendu à 15x 2025.
Absence de dividende :
Décourage certains investisseurs institutionnels.
Pipeline prometteur et diversification :
Expansion de l’indication d’Epkinly en 2024 pour traiter davantage de cancers du sang.
Croissance attendue des ventes de Kesimpta, un médicament développé en partenariat avec Novartis destiné au traitement de la sclérose en plaques (potentiel de 6 milliards USD).
4 nouvelles molécules attendues d’ici 2030 sous modèle de co-propriété.
Possibilité de M&A (fusions-acquisitions) :
Genmab pourrait poursuivre des acquisitions pour renforcer sa R&D.
Partenariats et accords lucratifs :
Possible accord avec Johnson &Johnson sur Hexabody-CD38 (potentiel de 150M USD en options et 20 % de royalties).
Éventuel rachat de la société :
Avec un flottant de près de 100 %, Genmab est une cible potentielle pour une grande pharma cherchant à renforcer son innovation.
Pression concurrentielle :
Retour potentiel en 2025 du médicament Blenrep de l’entreprise britannique GSK, qui offre un avantage de survie globale plus long que Darzalex.
Incertitudes réglementaires et brevets :
Dépendance aux décisions de Johnson & Johnson sur Hexabody-CD38.
Expiration des brevets clés, réduisant la barrière d’entrée aux biosimilaires.
Contexte macroéconomique et géopolitique :
Risques liés aux régulations des prix des médicaments, notamment aux États-Unis.
Impact des politiques écologiques et sociétales sur l’industrie pharmaceutique.
Genmab traverse une période charnière. L’entreprise a su bâtir son succès grâce à Darzalex, un traitement innovant contre le myélome multiple, qui représente aujourd’hui la majeure partie de son chiffre d’affaires. Cependant, la fin de ses brevets d’ici la fin des années 2020 soulève des interrogations sur la capacité de la société à maintenir son rythme de croissance. La dépendance à ce produit et l’incertitude entourant l’avenir de son successeur potentiel, Hexabody-CD38, sont des éléments que les investisseurs suivent de près.
Toutefois, Genmab ne se repose pas uniquement sur cet actif. La société affiche une dynamique d’innovation soutenue, avec un portefeuille de nouveaux traitements prometteurs. L’extension des indications d’Epkinly, le développement de Tivdak et l’acquisition de ProfoundBio montrent une volonté de diversification et de consolidation de son expertise en oncologie. Son modèle économique basé sur les redevances continue d’assurer une forte génération de liquidités, renforçant sa capacité à financer sa croissance sans recourir à un endettement excessif.
Sur le plan financier, bien que le titre ait connu une forte baisse depuis 2022, Genmab conserve des fondamentaux solides et affiche une progression continue de son chiffre d’affaires et de sa rentabilité. Néanmoins, le marché reste attentif aux risques concurrentiels, notamment avec le potentiel retour du Blenrep de GSK, qui pourrait capter une part du marché de Darzalex. Par ailleurs, l’incertitude sur les choix stratégiques de ses partenaires, notamment Janssen (Johnson & Johnson), ainsi que les évolutions réglementaires dans le secteur pharmaceutique, constituent des défis à surveiller.
Dans un contexte où les grandes entreprises pharmaceutiques recherchent de plus en plus l’innovation à travers des acquisitions, Genmab pourrait également attirer l’attention de groupes souhaitant renforcer leur portefeuille en oncologie. Avec un flottant proche de 100 %, une telle opération ne serait pas surprenante.
L’avenir de Genmab dépendra de sa capacité à transformer son pipeline en relais de croissance durable, tout en gérant les défis liés à l’évolution de son modèle économique et de son environnement concurrentiel.